Le making of du cinéma français
Le making-of, dans le milieu du cinéma français, désigne un film documentaire qui retrace la genèse et le tournage d’un film ou d’une œuvre audiovisuelle. Il montre les coulisses, les préparatifs, les défis techniques, les interactions entre les membres de l’équipe, et parfois les moments inattendus ou drôles sur le plateau.
Fonctions principales
Montrer l’envers du décor : Le making-of permet au public de découvrir comment un film est réalisé, mettant en valeur le travail des équipes artistiques et techniques.
Outil de marketing : Il sert souvent à promouvoir le film, notamment en tant que bonus sur les DVD ou Blu-ray, et à renforcer le lien entre le public et l’œuvre.
Fonction patrimoniale : Le making-of conserve une trace du processus créatif et témoigne d’une façon de faire du cinéma à une époque donnée.
Expression artistique : Certains making-of sont de véritables documentaires d’auteur, apportant un point de vue personnel sur le tournage et le métier de cinéaste.
Évolution et spécificités françaises
En France, le making-of a longtemps été un format valorisé, mais il tend à se raréfier, notamment à cause de contraintes budgétaires et de la concurrence des formats plus promotionnels comme l’EPK (Electronic Press Kit). Malgré cela, il reste un gage de qualité pour les éditions vidéo et un support précieux pour comprendre la création cinématographique française.
En résumé, le making-of est à la fois un documentaire de coulisses, un outil de communication, et parfois une œuvre à part entière, qui éclaire le processus de création d’un film français sous un angle humain et technique
Influence des making-of sur la perception du public
Le making-of, souvent conçu à des fins promotionnelles, met en avant les aspects les plus attractifs du tournage pour susciter la curiosité et l’envie de voir le film. Il agit donc comme un outil de marketing qui façonne l’image du film avant même sa sortie, orientant le regard du public vers certains éléments jugés valorisants.
En dévoilant les coulisses, les défis techniques ou l’engagement des équipes, le making-of peut renforcer l’admiration du public pour le travail accompli et donner une aura de prestige ou d’authenticité au film.
Le making-of ne montre qu’une partie du processus de création, souvent sélectionnée pour servir le discours promotionnel. Il ne révèle pas tout et peut donc donner une vision partielle, voire idéalisée, du film et de son tournage.
Certains making-of plus artistiques ou approfondis permettent au public de mieux comprendre les choix créatifs, les intentions du réalisateur et les enjeux du film, enrichissant ainsi la réception et l’analyse de l’œuvre.
Le making-of influence la perception du public en orientant son regard, en valorisant certains aspects du film, et parfois en créant une attente ou une compréhension différente de l’œuvre finale.
Les réalisateurs français voient le making-of comme un outil précieux à plusieurs niveaux :
Le making-of est perçu comme un miroir du processus créatif, permettant d’interroger la nature même du cinéma, de capter l’imprévu et de documenter le réel du tournage. Beaucoup de cinéastes apprécient cette capacité à observer et à restituer la vie de plateau, les rapports humains, et la dynamique d’équipe, comme en témoigne le film Making of de Cédric Kahn, qui met en scène le pouvoir émancipateur du cinéma et la richesse des coulisses. Au-delà de l’aspect promotionnel, le making-of conserve une fonction patrimoniale : il documente une époque, une façon de faire du cinéma, et permet de comprendre la démarche du réalisateur. Certains regrettent la raréfaction de vrais making-of, qui apportaient une dimension documentaire et personnelle, loin des simples outils de communication.
Le making-of est aussi vu comme une opportunité pour les jeunes talents de se former sur le terrain, d’observer des metteurs en scène au travail et de s’initier à la dramaturgie et à la mise en images.
Avantages d’inclure un making-of dans un film français
Le making-of offre au public une vision « de l’intérieur » du projet, révélant les coulisses, les défis et les moments forts du tournage, ce qui humanise le film et crée une connexion émotionnelle avec les spectateurs. Il sert d’outil promotionnel puissant, renforçant la notoriété du film et permettant de toucher un public plus large, notamment via les réseaux sociaux où les contenus en coulisses sont très appréciés. Le making-of documente les méthodes de travail, l’ambiance d’une époque et la démarche artistique du réalisateur, constituant ainsi une trace précieuse pour l’histoire du cinéma. Il permet de comprendre les différentes étapes de la création cinématographique, ce qui en fait un support pédagogique pour les étudiants, les jeunes professionnels et les passionnés de cinéma. Le making-of met en lumière le travail des techniciens, des acteurs et de toute l’équipe, valorisant ainsi l’aspect collectif et humain du projet.
En résumé, inclure un making-of dans un film français enrichit l’expérience du public, valorise le travail des équipes, et constitue un atout à la fois artistique, patrimonial et marketing.
Les principaux moyens de financement d’un making of
Sources institutionnelles
Le CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée) propose diverses aides à la production audiovisuelle, y compris pour les courts métrages ou les contenus associés comme les making of.
Les collectivités territoriales (régions, villes) peuvent accorder des subventions ou des aides spécifiques pour soutenir la création audiovisuelle.
Investissements privés et partenariats
Investisseurs privés ou groupes d’investisseurs peuvent financer un projet de making of, notamment s’il accompagne un film ou un événement d’envergure.
Les chaînes de télévision ou plateformes de streaming peuvent participer au financement via des préachats ou des commandes de contenus « behind-the-scenes ».
Autres leviers
Le financement participatif (crowdfunding) est de plus en plus utilisé pour des projets indépendants ou pour compléter un budget initial.
L’autofinancement par la société de production ou le réalisateur reste fréquent, surtout pour des projets à petit budget.
Cas particulier de la formation
Pour des making of réalisés dans un cadre pédagogique ou de formation, des organismes comme l’Afdas peuvent prendre en charge tout ou partie des coûts pour les publics éligibles
Fourchettes de budget d’un making-of
Un making-of simple, réalisé par une petite équipe ou un seul cadreur, peut coûter entre 1 000 et 10 000 € pour des productions modestes ou indépendantes. Pour des making-of plus élaborés (cinéma, TV, grosses productions), le budget peut grimper de 10 000 à 50 000 € ou plus, selon la durée, la postproduction et les exigences artistiques. Sur de très gros tournages, le making-of peut représenter une ligne budgétaire dédiée, intégrée au budget global du film, mais reste souvent marginal par rapport au budget principal
Exemples de making-of célèbres en France
Voici quelques-uns des making-of les plus notables et reconnus dans le cinéma français :
Un long dimanche de fiançailles (2004)
Le making-of réalisé par Julien Lecat est salué pour sa profondeur et sa capacité à documenter l’envers du décor du film de Jean-Pierre Jeunet.
L’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (2013)
Là encore, Julien Lecat a signé un making-of remarqué, offrant un regard détaillé sur la fabrication du film et la collaboration avec Jeunet.
La Belle Époque (2019)
Le making-of, conçu par Marlène Chavant et Stéphane Garnier, accompagne le film de Nicolas Bedos et illustre la richesse des interactions sur le plateau.
Tempête (2022)
Un autre exemple récent de making-of conçu par Marlène Chavant et Stéphane Garnier, documentant le tournage du film de Christian Duguay.
Casse-tête chinois (2013)
Réalisé par Jean-Luc Perreard, ce making-of suit Cédric Klapisch à New York et met en avant les défis du tournage à l’étranger.
Je verrai toujours vos visages – 3 mois sur le tournage du film (2023)
Premier « podcast-making of » en France, ce carnet de bord audio accompagne le film de Jeanne Herry et marque une innovation dans le genre.
Fucking Kassovitz (2011)
Ce making-of, cité dans plusieurs classements, est devenu culte pour son immersion dans la réalisation d’un film de Mathieu Kassovitz.
Ces making-of sont appréciés pour leur regard authentique sur la création cinématographique, leur qualité documentaire et, parfois, leur originalité de format.
Réalisateurs français les plus connus pour leurs making-of
Julien Lecat : Réalisateur de making-of majeurs pour Jean-Pierre Jeunet (Un long dimanche de fiançailles, L’Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet) et Jan Kounen (99 francs).
David Dessites : Spécialisé dans les making-of de films comme Joyeux Noël, Les Chevaliers du ciel et Indigènes.
Jean-Luc Perreard : Réalisateur de making-of pour Cédric Klapisch (Ma part du gâteau, Casse-tête chinois) et Pierre Salvadori (Après vous…, Hors de prix), il considère le making-of comme une aventure humaine et un tremplin pour de jeunes talents.
Vincent Dragusseau : A signé de nombreux making-of pour des productions de Luc Besson.
Marlène Chavant & Stéphane Garnier : Concepteurs des making-of de La Belle Époque (Nicolas Bedos) et Tempête (Christian Duguay), reconnus pour leur approche documentaire et immersive.
François-Régis Jeanne : Réalisateur de making-of pour des films de Claude Miller, Gérard Jugnot, Jean-Pierre Mocky, etc..
Sylvain Pioutaz : Réalisateur de making-of pour les films récents de Mathieu Kassovitz et Albert Dupontel.
Arnaud Deschamps : A travaillé sur les making-of des films de Patrice Leconte, Dany Boon, Zoe Cassavetes, Claude Miller, Olivier Megaton.
Sources :
https://blog.lightyshare.com/differentes-sources-de-financement-possibles-pour-son-film?utm_
https://www.artcena.fr/guide/produire-son-projet/construire-un-budget-de-production
https://www.terkane.com/catalog/realiser-son-premier-making-of?utm
https://ecran-total.fr/2024/01/25/devis-et-plan-de-financement-du-film-making-of/
https://stardustmasterclass.com/actualites-un-film-combien-ca-coute/
https://apprendre-le-scenario.com/comment-financer-ton-projet-de-film-ou-ton-court-metrage/